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PME exportatrices détenues majoritairement par des femmes au Canada

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Sommaire

Même si nous avons assisté à une augmentation de la participation des femmes dans l'économie au cours des dernières décennies, les femmes demeurent beaucoup moins susceptibles que les hommes de posséder des entreprises au Canada. En outre, lorsque les femmes détiennent des entreprises, celles-ci ont tendance à être plus petites et moins susceptibles d’être présentes sur les marchés internationaux. Les petites et moyennes entreprises (PME) contribuent dans une grande mesure à la santé et à la vitalité de l'économie canadienne, et les entreprises exportatrices figurent parmi les plus efficaces. La participation au marché de l'exportation permet aux entreprises d'élargir leur portée et de faire croître leur entreprise. Si nous sommes intéressés à la réussite des entreprises détenues par des femmes et au succès des femmes dans l'économie de façon plus générale, nous devons comprendre comment les entreprises détenues par des femmes sont différentes. Le présent rapport présente un aperçu des caractéristiques des PME détenues majoritairement par des femmes1. Plus précisément, le rapport examine les différences entre les PME exportatrices et non exportatrices détenues par des femmes, ainsi que les différences entre les PME exportatrices détenues par des femmes et celles qui sont détenues par leurs homologues masculins 2 . Suivant des données de l’Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises de 2014 de Statistique Canada, le rapport révèle ce qui suit :

1) Les PME détenues par des femmes présentent un certain nombre de caractéristiques qui sont communes aux PME de façon plus générale :

2) Les PME détenues par des femmes sont moins susceptibles d’être présentes sur les marchés d’exportation comparativement aux PME détenues par des hommes :

Introduction

Les PME contribuent dans une grande mesure à la force de l'économie canadienne, mais les entreprises exportatrices surclassent les entreprises non exportatrices à un certain nombre d’égards. Les entreprises exportatrices sont plus productives, elles ont des revenus plus élevés, elles investissent davantage dans la recherche et le développement, et il est reconnu qu’elles versent des salaires plus élevés 3 . Les PME détenues majoritairement par des femmes présentent des caractéristiques semblables à celles de toutes les PME en ce qui a trait à l'internationalisation. Autrement dit, les entreprises exportatrices ont tendance à être plus grandes et leurs propriétaires ont des niveaux plus élevés d’études et d'expérience. Pourtant, les PME détenues par des femmes sont sous-représentées parmi les entreprises exportatrices. En 2014, les PME détenues par des femmes représentaient 15,7 % de l'ensemble des PME, mais seulement 11,1 % des entreprises exportatrices. Un certain nombre de caractéristiques non sexospécifiques, comme la taille du secteur et des entreprises, contribuent à cette sous-représentation. Suivant les données de l'Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises, qui couvrait plus de 600 000 PME au Canada en 2014, dont plus de 70 000 exportateurs et plus de 97 000 PME détenues par des femmes4 , le présent rapport explore les caractéristiques des entreprises et des propriétaires de PME exportatrices détenues par des femmes au Canada pour en apprendre davantage sur les facteurs qui déterminent leur prédisposition à l'exportation et la nature globale de ces entreprises.

Le rapport est structuré comme suit : la première section établit des comparaisons entre les PME exportatrices détenues par des femmes et celles qui n’exportent pas, montrant que les PME exportatrices détenues par des femmes présentent des caractéristiques favorables que les entreprises exportatrices affichent de façon plus générale. La deuxième section examine les caractéristiques des entreprises et des propriétaires d’entreprises qui permettent d'expliquer la sous-représentation des PME détenues par des femmes parmi les entreprises exportatrices. La troisième section conclut le rapport.

1. Les PME exportatrices détenues par des femmes : pas si différentes

L'internationalisation des entreprises a été largement étudiée et plusieurs caractéristiques des entreprises et des propriétaires d’entreprises ont été liées à la propension à l'exportation. La présente section donne un aperçu de certaines de ces caractéristiques et montre que les PME détenues par des femmes suivent les mêmes tendances que l'ensemble des PME. Comme toutes les entreprises exportatrices, les PME exportatrices détenues par des femmes surpassent leurs homologues non exportatrices à plusieurs égards; elles sont plus grandes, leurs propriétaires sont plus scolarisés et ont plus d'expérience, et ils sont un peu plus susceptibles d'être nées à l'extérieur du Canada. En outre, les PME exportatrices détenues par des femmes occupent des secteurs qui sont généralement à forte intensité en exportation, et elles sont plus susceptibles de se trouver en Ontario.

Les entreprises exportatrices détenues par des femmes surpassent les entreprises non exportatrices détenues par des femmes en ce qui concerne la taille, le niveau d’études et d’expérience ainsi que la probabilité que leurs propriétaires soient nées à l’étranger.

Il est bien établi que, toutes choses étant égales par ailleurs, les entreprises exportatrices ont tendance à être plus grandes en moyenne par rapport aux entreprises non exportatrices5. En fait, la tendance à l’exportation6 augmentait selon la taille de l’entreprise7 parmi les PME canadiennes en 2014 (figure 1). Même si les technologies de l'information et de la communication ainsi que la mondialisation accrue ont aidé les petites entreprises à accéder aux marchés mondiaux, il est encore observé que les petites entreprises ont tendance à se concentrer sur leurs marchés locaux. Cette observation se reflète dans le fait que la tendance à l'exportation des entreprises de taille moyenne était de trois fois supérieure à celle des micro-entreprises (figure 1)8. Cependant, la majorité (53,4 %) des PME étaient des micro-entreprises, un peu plus du tiers étaient très petites (34,0 %), 11,1 % étaient petites, et seulement 1,6 % de l'ensemble des PME étaient de taille moyenne en 2014. En moyenne, seulement 11,8 % de l'ensemble des PME ont exporté en 20149.

Niveau d’études des propriétaires

Le niveau d’études des propriétaires est une mesure des compétences et des connaissances. Les PME dont les propriétaires ont des niveaux élevés d’études sont plus susceptibles d’exporter.10 Aux extrêmes, la propension à l'exportation des PME dont les propriétaires étaient titulaires d'une maîtrise ou plus était de 17,2 % en 2014, et d’environ 7,9 %11 pour les PME dont les propriétaires n’avaient pas de diplôme d'études secondaires. Les PME dont les propriétaires étaient titulaires d'un baccalauréat ont exporté dans une proportion de 16,9 %; de 8,7 % chez ceux qui avaient des études collégiales ou l'équivalent, et de 8,4 % chez ceux qui avaient terminé leurs études secondaires.

Les entreprises exportatrices détenues par des femmes étaient plus susceptibles d'avoir des propriétaires avec des niveaux élevés d’études, par rapport aux propriétaires d’entreprises non exportatrices. En 2014, 52,3 % des PME exportatrices détenues par des femmes avaient des propriétaires titulaires d’au moins un baccalauréat (figure 3). En comparaison, seulement 42,7 % des PME non exportatrices détenues par des femmes avaient des propriétaires avec ce niveau d'études. Cette différence dans les compétences et les connaissances, établie selon le niveau d'études, fait partie de ce qui permet aux PME exportatrices détenues par des femmes de se préparer à exporter et à apporter leurs produits ou services sur les marchés étrangers.

Expérience de gestion des propriétaires

Tout comme pour les études, l'expérience de gestion est un indice des compétences et des connaissances des propriétaires. Les propriétaires de PME ayant une plus grande expérience de gestion pourraient avoir une meilleure connaissance des stratégies de croissance, des marchés étrangers, ou d'autres facteurs qui pourraient accroître leur probabilité d'exporter. Dans les données dont nous disposons, nous constatons que l'expérience de gestion de la propriétaire, mesurée en nombre d'années pendant lesquelles la propriétaire de la PME a été propriétaire ou gestionnaire d'entreprise, a une corrélation positive avec la tendance à exporter. Les propriétaires de PME avec une longue expérience, à savoir 10 ans ou plus d'expérience de gestion, étaient plus susceptibles d'exporter. En 2014, 12,8 % des PME dont les propriétaires avaient un haut niveau d'expérience de gestion ont fait de l’exportation. Pendant ce temps, 9,3 % et 7,2 % des PME dont les propriétaires avaient 5 à 10 ans d'expérience et moins de 5 ans d'expérience ont fait de l’exportation, respectivement.

Les PME exportatrices détenues par des femmes étaient beaucoup plus susceptibles d'avoir acquis au moins une dizaine d'années d'expérience en gestion par rapport aux entreprises non exportatrices détenues par des femmes. En 2014, 80,7 % des PME exportatrices détenues par des femmes avaient 10 ans ou plus d'expérience de gestion, tandis que la même chose ne s’appliquait qu’à  66,5 % des entreprises non exportatrices détenues par des femmes (figure 4). Comme le niveau d’études, une plus longue expérience se traduit par des compétences et des connaissances accrues, et pourrait signifier une meilleure compréhension des possibilités de croissance, dont l'exportation représente très certainement une part importante.

Lieu de naissance des propriétaires

Les entreprises dont les propriétaires sont nés à l'extérieur du Canada sont un peu plus susceptibles d'exporter en comparaison des PME dont les propriétaires sont nés au Canada. Les propriétaires de PME nés à l'étranger pourraient être plus susceptibles d'exporter en raison de leur connaissance du marché étranger, mais ils pourraient aussi avoir moins de possibilités d'affaires par rapport aux propriétaires nés au Canada (Orser et al., 2010). Autrement dit, la relation entre le fait d’être nés à l'étranger et l'exportation n’est pas forcément évidente. Être né à l'extérieur du Canada pourrait rendre plus probable le fait pour un propriétaire de rechercher des débouchés internationaux et pourrait faire en sorte qu’il est plus difficile pour eux de faire croître leur entreprise, élément clé au chapitre de l'exportation. Néanmoins, 14,1 % des PME dont les propriétaires sont nés à l'extérieur du Canada ont fait de l’exportation en 2014. Il s’agit d’un pourcentage plus élevé que pour les propriétaires nés au Canada, dont la propension à l'exportation a été de 11,0 % cette année-là. 

Les propriétaires de PME exportatrices détenues par des femmes sont un peu plus susceptibles d'être nées à l'extérieur du Canada par rapport à leurs homologues non exportatrices. En 2014, 28,0 % des PME exportatrices détenues par des femmes avaient des propriétaires nées à l'extérieur du Canada. En comparaison, 24,6 % des PME non exportatrices détenues par des femmes avait des propriétaires nées à l'extérieur du Canada (figure 5). Cette proportion est cohérente avec la conclusion selon laquelle, en moyenne, les PME dont les propriétaires sont nés hors du Canada étaient un peu plus susceptibles d'exporter par rapport à celles dont les propriétaires sont nés au Canada. 

Les exportateurs et les non-exportateurs sont actifs dans des secteurs grandement différents; par ailleurs, les exportateurs ont tendance à être situés en Ontario

La propension à l'exportation varie beaucoup selon le secteur.12 D'une manière générale, certains secteurs sont plus adaptés à l'exportation alors que la nature d’autres secteurs est plus locale. Par exemple, 1,9 % des PME du secteur de la construction ont fait de l’exportation en 2014, tandis que 38,3 % des entreprises manufacturières ont exporté cette année-là. La majorité des PME exportatrices étaient situées dans trois secteurs en 2014 : les services professionnels et techniques (21,7 % des PME exportatrices), la fabrication (20,9 %), et le commerce de gros (13,3 %). Cela se reflète dans la propension élevée à l'exportation des entreprises de ces secteurs; comme le montre le tableau 1, les PME du secteur de la fabrication étaient les plus susceptibles d'exporter en 2014.

Tableau 1 : Les PME selon les secteurs (%)
SecteurPart dans l’ensemble des PMEPart des exportateursPropension à l’exportation
± Utilisez avec prudence, erreur standard très élevée.
Construction16,12,61,9
Autres services7,42,94,6
Commerce de détail12,96,45,8
Santé, information et arts19,211,47,0
Hébergement et services de restauration9,36,3±7,9±
Ressources naturelles6,25,810,9
Transport et entreposage5,38,819,5
Services professionnels et techniques11,321,722,6
Commerce de gros5,813,326,9
Fabrication6,420,938,3
Ensemble des industries100,0100,011,8

Les PME exportatrices détenues par des femmes ont été actives dans des secteurs généralement à forte intensité en exportation beaucoup plus fréquemment que leurs homologues non exportatrices. Par exemple, 16,0 % des PME exportatrices détenues par des femmes ont été des entreprises manufacturières en 2014. Pendant ce temps, seulement 2,4 % des PME non exportatrices détenues par des femmes étaient des entreprises de fabrication cette année-là13. Les PME non exportatrices détenues par des femmes étaient plus susceptibles de se trouver dans des secteurs à faible intensité en exportation, y compris la santé, l'information, et les arts et les industries du commerce de détail (tableau 2)14.

Tableau 2 : Proportion de PME détenues par des femmes selon les secteurs (2014)
SecteurPME exportatrices détenues par des femmes (%)PME non exportatrices détenues par des femmes (%)
Autres services4,511,4
Transport et entreposage7,82,3
Commerce de gros7,82,8
Commerce de détail12,818,6
Fabrication16,02,4
Santé, information et arts16,430,7
Services professionnels et techniques20,410,6
TOTAL*85,678,8
*Remarque : Les totaux ne correspondent pas à 100 % puisque les données pour les PME des secteurs de la construction et des ressources naturelles ont été supprimées par souci de confidentialité.

Emplacement des entreprises

Les PME situées en Ontario ont affiché une plus grande propension à l'exportation, en comparaison des PME situées dans d'autres provinces. Même s’il n'y a aucune raison économique expliquant pourquoi les PME exportatrices devraient être situés dans certaines régions du Canada plutôt que d'autres, une tendance claire se dégage des données. En 2014, 14,7 % de toutes les PME de l'Ontario ont exporté. Cela est probablement attribuable à la composition sectorielle des entreprises puisque l'Ontario abrite une part plus importante des entreprises manufacturières que les autres provinces, et que les entreprises de fabrication ont une plus forte propension à exporter. Les PME situées en Colombie-Britannique et dans les Territoires ont aussi affiché une propension à l'exportation supérieure à la moyennes en 2014, comme le montre la figure 6. Les PME du Canada atlantique et des Prairies ont affiché les plus faibles propension à l'exportation, alors que seulement 8,6 % et 7,2 % de l'ensemble des PME situées dans ces provinces ont fait de l’exportation, respectivement. Les PME situées au Québec ont affiché une propension à l'exportation à peu près moyenne en 2014.

Les PME exportatrices détenues par des femmes étaient plus susceptibles d'être situées en Ontario par rapport à leurs homologues non exportatrices. En 2014, 49,8 % des PME exportatrices détenues par des femmes se trouvaient en Ontario, comparativement à seulement 38,1 % des PME non exportatrices détenues par des femmes. D'autre part, ces dernières étaient un peu plus susceptibles de se situer dans toutes les autres provinces par rapport aux PME exportatrices détenues par des femmes, comme on peut le voir sur la figure 7. Encore une fois, les tendances observées d’une province à l’autre sont probablement liées au secteur industriel.

Les entreprises exportatrices sont plus susceptibles que les entreprises non exportatrices d’être des entreprises à forte croissance

Comme nous l’avons établi précédemment, les grandes entreprises sont plus susceptibles d'exporter. Sachant cela, nous pourrions nous concentrer sur le rythme de croissance des entreprises. Selon la théorie des étapes appliquée aux entreprises, l’activité sur les marchés internationaux résulte d’une croissance réussie sur les marchés intérieurs (Johanson et Vahlne, 1997). A partir des données recueillies, l’on constate que la propension à l'exportation des entreprises à forte croissance est supérieure à celle des entreprises ayant de faibles niveaux de croissance (tableau 3). Entre-temps, certaines recherches ont suggéré que les femmes propriétaires d'entreprise sont plus susceptibles de faire face à des obstacles réels ou perçus à la croissance.15 D'autres soutiennent que les femmes propriétaires de PME s’intéressent moins à la croissance, mesurée de façon générale par les revenus.16 Même si la croissance dépend de nombreuses caractéristiques non sexospécifiques, si la croissance des PME détenues par des femmes est plus lente, en moyenne, ces entreprises pourraient être moins susceptibles de devenir assez grandes pour faire de l'exportation.

En 2014, 18,4 % des entreprises à forte croissance17 ont exporté. En comparaison, 17,0 % des entreprises de croissance moyenne ont fait de l’exportation, et 10,2 % des entreprises à croissance lente en ont fait autant. En outre, les entreprises sans croissance annuelle et les entreprises avec une croissance annuelle négative ont affiché une propension à l'exportation de 10,7 % et 11,8 %, respectivement. Ces propensions se reflètent dans le fait que 9,3 % de l'ensemble des PME étaient des entreprises à forte croissance, en comparaison de 14,2 % des PME exportatrices (tableau 3). La majorité des entreprises ont affiché un taux de croissance de 1 % à 10 % entre 2012 et 2014.

Les PME détenues par des femmes étaient toutefois moins susceptibles d'être des entreprises à forte croissance en comparaison de leurs homologues détenues par des hommes. En 2014, 6,4 % des PME détenues par des femmes étaient des entreprises à forte croissance, en comparaison de 9,8 % des PME détenues par des hommes (voir le tableau 3). Comme les taux de croissance stratifiés par entreprises détenues par des femmes exportatrices ou non exportatrices n’étaient pas disponibles, nous ne pouvons pas confirmer si oui ou non les PME exportatrices détenues par des femmes ont affiché des rythmes de croissance plus rapides que celui de leurs homologues non exportatrices.

Tableau 3 : Les PME selon la croissance moyenne annuelle de leurs revenus (2012-2014)
Taux de croissance annuelPME détenues par des femmesPME détenues par des hommesToutes les PMEPME exportatrices
Moins de 0 %11,911,411,511,2
0%19,518,418,516,5
Entre 1 % et 10 %51,949,349,742,4
Entre 11 % et 20 %10,311,211,115,7
Plus de 20 %6,49,89,314,2

Le taux de croissance d'une entreprise pourrait être lié à de nombreux facteurs, à savoir le secteur d’activité, les préférences des propriétaires pour le risque/croissance, ou les habitudes d'exportation, entre autres. Il est possible que les femmes propriétaires de PME choisissent une croissance plus lente ou des secteurs d’activité plus stables. La prédisposition au risque chez les propriétaires est une autre raison qui pourrait expliquer les différences au chapitre de la croissance des revenus. Si la croissance d'une entreprise exige la prise de plus grands risques et si les femmes propriétaires ont une plus grande aversion au risque, elles vont être moins susceptibles de prendre les mesures nécessaires pour faire croître leur entreprise. Enfin, la relation entre la taille de l'entreprise et l'exportation est endogène. Les plus grandes entreprises sont plus susceptibles d'exporter, mais la taille des entreprises croît à mesure qu’elles exercent des activités d’exportation. Les PME détenues par des femmes sont moins susceptibles d'exporter, et cela pourrait aussi rendre leur croissance plus lente en moyenne.

Si une conclusion ressort clairement de la relation observée entre les propriétaires et la croissance de l'entreprise, c’est que les politiques qui utilisent la croissance comme mécanisme de sélection des entreprises qui bénéficieront d'un soutien profiteront de manière disproportionnée aux entreprises détenues par des hommes. Cela pourrait contrecarrer les efforts visant à promouvoir la participation des femmes dans les milieux des affaires et de l'exportation. Le présent document ne vise pas à présenter une discussion complète sur le lien entre la croissance des entreprises et le sexe des propriétaires, mais il s’agit d’un facteur important dans le succès des PME, de façon générale comme en fonction de leur probabilité d'exportation, ce qui pourrait justifier la poursuite des recherches à ce sujet. 

Même si les PME détenues par des femmes affichent des tendances communes à toutes les PME, elles sont sous-représentées parmi les PME exportatrices

Dans l'ensemble, les PME détenues par des femmes présentent un certain nombre de caractéristiques communes aux PME en général; les PME exportatrices sont plus grandes et leurs propriétaires ont un niveau d’études plus élevé et une plus longue expérience. En outre, les entreprises exportatrices occupent certains créneaux, comme la fabrication, et cela vaut aussi pour les entreprises exportatrices détenues par des femmes. Malgré cela, les PME détenues par des femmes étaient sous-représentées parmi les PME exportatrices en 2014. Les PME détenues par des femmes ont représenté 15,7 % des PME canadiennes en 2014. Pendant ce temps, elles n’ont représenté que 11,1 % des PME exportatrices, comme le montre la figure 8. La différence entre cette part de 15,7 % des PME et cette proportion de 11,1 % des PME exportatrices est désignée ci-après comme l'écart dans la représentation des femmes au sein des PME exportatrices. Comme les entreprises exportatrices surclassent les non exportatrices à un certain nombre d’égards, il est important de comprendre pourquoi cet écart pourrait exister. La section suivante présente les caractéristiques des entreprises et des propriétaires d’entreprises qui aident à expliquer l'écart.

2. Expliquer l’écart : Les femmes exportatrices comparativement à leurs homologues masculins

La théorie relative aux mécanismes pouvant expliquer pourquoi il existerait un biais d'exportation propre au genre est limitée; Orser et al. (2004) discutent toutefois de la façon dont les caractéristiques culturelles et personnelles pourraient donner lieu à un traitement sexospécifique des femmes propriétaires d'entreprises qui cherchent à exporter. Les femmes propriétaires sont peut-être moins prises au sérieux, soupçonnées d'avoir moins de chance de succès ou de croissance future, ou ne sont tout simplement pas acceptées dans certains milieux du commerce à l'étranger. Chacun de ces facteurs pourrait diminuer la probabilité d'exporter des PME détenues par des femmes. Si l’on examine cette observation sous son aspect théorique, la théorie des réseaux considère les marchés comme des liens sociaux entre les clients, les fournisseurs et les concurrents. Elle suggère que l'internationalisation des entreprises peut s’appuyer sur les réseaux personnels des gestionnaires et des propriétaires, ainsi que sur d'autres facteurs (Martineau et Pastoriza, 2016). Si les femmes propriétaires vivent un sexisme réel ou perçu qui les empêchent d'étendre leurs réseaux, cela pourrait les inciter à exporter moins fréquemment.

Les attitudes sexistes envers les femmes exportatrices ne représentent pas le seul mécanisme qui pourrait expliquer la sous-représentation des femmes au sein des PME exportatrices. Peut-être que les femmes propriétaires de PME s’intéressent moins à l’exportation que la moyenne. Il se pourrait que, compte tenu de tous les autres facteurs, les femmes propriétaires de PME choisissent simplement de ne pas participer à l'économie internationale aussi fréquemment que leurs homologues masculins. Cela pourrait être lié à l'appétit des femmes pour le risque. Si la participation à l'économie mondiale est considérée comme une activité risquée et si les femmes propriétaires de PME sont plus réfractaires au risque en moyenne, elles seraient alors moins susceptibles d'exporter, toutes choses étant par ailleurs égales. En général, les propriétés socio-cogitatives d'un propriétaire peuvent influencer la façon dont une entreprise fonctionne, et elles peuvent donc influer sur sa probabilité d'exportation (Martineau et Pastoriza, 2016).

Malheureusement, les données fournies ne couvrent pas les réseaux ou les caractéristiques socio-cogitatives, mais ce sont quelques-uns des autres mécanismes par lesquels le sexe pourrait avoir une incidence sur la propension à l’exportation. D'une part, le présent rapport ne vise pas à déterminer les mécanismes qui pourraient se traduire par une sous-représentation des PME détenues par des femmes parmi les entreprises exportatrices, compte tenu de toutes les caractéristiques des entreprises et des propriétaires de ces entreprises. D'autre part, les données disponibles montrent que plusieurs caractéristiques de l'entreprise et du propriétaire ont un important rôle à jouer. Entre autres choses, le secteur d’activité et la taille de l’entreprise contribuent à l'écart observé dans la représentation des femmes parmi les exportateurs, tandis que le niveau d’études du propriétaire suggère que l'écart pourrait être encore plus grand.18

Caractéristiques d’entreprise qui contribuent à l’écart : Secteur d’activité et taille

Les trois principaux secteurs selon leur propension à l'exportation en 2014 étaient la fabrication, le commerce de gros, et les services professionnels et techniques (tableau 4). Par ailleurs, les PME détenues par des femmes ont été actives dans des secteurs où la propension à l'exportation est relativement peu élevée. En 2014, les trois principaux secteurs d’activité des PME détenues par des femmes étaient la santé, l'information et les arts (29,6 %), le commerce de détail (18,2 %) et l'hébergement et les services de restauration (12,7 %). Ces trois secteurs ont affiché une propension à l'exportation de 7,0 %, 5,8 % et 7,9 %, respectivement. Dans l'ensemble, compte tenu de la composition des secteurs occupés par les PME détenues par des femmes, il faut s’attendre à ce qu’elles représentent une moins grande proportion des entreprises exportatrices en moyenne. Autrement dit, la composition des secteurs occupés par les PME exportatrices détenues par des femmes explique l'écart.

Tableau 4 : Proportions de PME selon les secteurs d’activité (%)
SecteurPME détenues par des femmesPME détenues par des hommesPropension à l’exportation
± Utilisez avec prudence, erreur standard très élevée.
Construction5,218,11,9
Autres services10,96,84,6
Commerce de détail18,211,95,8
Santé, information et arts29,617,37,0
Hébergement et services de restauration12,78,77,9±
Ressources naturelles2,56,910,9
Transport et entreposage2,75,819,5
Services professionnels et techniques11,411,322,6
Commerce de gros3,36,326,9
Fabrication3,66,938,3
Ensemble des secteurs100,0100,011,8

En conséquence, la figure 9 montre que les PME détenues par des femmes ont représenté une proportion plus importante que la moyenne des PME exportatrices dans le commerce de détail, des autres services 19 et des secteurs de la santé, de l’information et des arts en 2014. Pendant ce temps, les PME détenues par des femmes ont représenté une proportion nettement plus petite des exportateurs dans les secteurs du commerce de gros et de la fabrication, qui sont tous deux relativement portés sur l’exportation. En conséquence, si la composition des secteurs demeure constante, nous pourrions nous attendre à ce que l'écart soit plus petit.

Figure 9: Proportion de PME exportatrices détenues par des femmes selon le secteur d’activités (2014)

Cette figure illustre le pourcentage des PME exportatrices détenues par des femmes, selon le secteur d’activités, en 2014.

Commerce de gros : 6,5 %
Fabrication : 8,5 %
Santé, information et arts : 15,9 %
Autres services : 17,2 %
Commerce au détail : 22,3 %

Une ligne horizontale rouge montre que 11,8% de toutes les PME ont exportées en 2014.

Source : Bureau de l’économiste en chef, Affaires mondiales Canada

Taille des entreprises

Comme le secteur d’activité, la taille de l'entreprise contribue également à la sous-représentation des PME exportatrices détenues par des femmes. Les entreprises exportatrices sont plus grandes que les non exportatrices; les PME détenues par des femmes sont par ailleurs plus petites en moyenne par rapport à leurs homologues masculins. Parmi les PME détenues par des femmes, 58,2 % étaient des micro-entreprises en 2014, comparativement à 52,4 % des PME détenues par des hommes. Environ le tiers des PME détenues par des femmes et des PME détenues par des hommes étaient des très petites entreprises. Seulement 7,7 % et 0,7 % des PME détenues par des femmes étaient des petites et des moyennes entreprises, respectivement. En comparaison, 11,7 % et 1,8 % des PME détenues par des hommes étaient des petites et des moyennes entreprises, respectivement. En conséquence, les différences de taille entre les PME détenues par des femmes et celles qui sont détenues par des hommes expliquent le fait que les PME détenues par des femmes étaient sous-représentées parmi les entreprises exportatrices.

Comme on le voit sur la figure 10, la proportion de PME exportatrices de taille détenues par des hommes était presque le double de celle des PME exportatrices détenues par des femmes en 2014 (4,0 % contre 2,3 %). Pendant ce temps, les micro-entreprises et les très petites entreprises représentaient 75,9 % des PME exportatrices détenues par des hommes, comparativement à 84,1 % des PME exportatrices détenues par des femmes. Ainsi, la taille de l'entreprise explique en outre la sous-représentation des femmes parmi les PME exportatrices.

Expérience de gestion des propriétaires

Nous savons que les propriétaires de PME exportatrices ont tendance à avoir une plus longue expérience de gestion que les propriétaires de PME non exportatrices. Pourtant, les PME détenues par des femmes avaient des propriétaires moins expérimentées en moyenne en 2014 (tableau 5). Parmi les PME détenues par des femmes, 67,6 % avaient des propriétaires ayant une longue expérience de gestion, par rapport à 76,4 % pour les PME détenues par des hommes. D'autre part, les PME détenues par des femmes étaient plus d’une fois et demie davantage susceptibles d'avoir une propriétaire comptant moins de 5 ans d'expérience de gestion, en comparaison des PME détenues par des hommes. Même si les propriétaires comptant entre 5 et 10 ans d'expérience ne sont qu’un peu moins susceptibles d’être actifs sur les marchés d'exportation, les PME détenues par des femmes étaient plus susceptibles que leurs homologues masculins d’être la propriété d'une personne comptant ce niveau d'expérience. Toutes choses étant égales par ailleurs, nous pourrions nous attendre à ce que les PME détenues par des femmes soient moins susceptibles d'exporter, étant donné que leurs gestionnaires sont moins expérimentées en moyenne, et que les propriétaires moins expérimentés sont moins susceptibles de faire de l'exportation.

Tableau 5 : Les PME selon le nombre d’années d’expérience de gestion (%)
Années d’expériencePME détenues par des femmesPME détenues par des hommesFemmes exportatricesHommes exportateurs
Moins de 5 ans9,55,76,43,5
Entre 5 et 10 ans22,917,913,714,9
Plus de 10 ans67,676,480,781,5
TOTAL100,0100,0100,0100,0

Fait intéressant, à peu près la même proportion de PME exportatrices détenues par des femmes et celles qui étaient détenues par des hommes avait des propriétaires comptant plus de 10 ans d'expérience de gestion. Les PME exportatrices détenues par des femmes et celles qui étaient détenues par des hommes ne différaient de façon significative qu’au chapitre des propriétaires ayant moins de 5 ans d'expérience. Dans l'ensemble, il est possible que l'expérience de gestion contribue à l'écart, puisque les PME détenues par des femmes étaient plus susceptibles d'avoir des propriétaires avec à peine quelques années d'expérience de gestion. Les PME détenues par des femmes dont les propriétaires étaient expérimentées ont toutefois bien performé en représentant près de 11,0 % de toutes les PME exportatrices avec ce niveau d'expérience.

Le secteur et la taille de l’entreprise expliquent le fait que les PME détenues par des femmes étaient sous-représentées parmi les exportateurs en 2014, mais ce ne sont pas toutes les caractéristiques des entreprises et des propriétaires des entreprises qui expliquent cette situation.

Contrer l’écart : Niveau d’études des propriétaires

Comme le secteur d’activité et la taille des entreprises expliquent l'écart observé au titre de la représentation des femmes parmi les PME exportatrices, le niveau d’études du propriétaire suggère que les PME détenues par des femmes devraient être plus susceptibles d'exporter que les PME détenues par des hommes. 

Les propriétaires de PME de sexe féminin étaient plus scolarisées que leurs homologues masculins (figure 11). En 2014, 43,4 % des femmes propriétaires de PME avaient au moins un baccalauréat, alors que cette statistique ne s’appliquait qu’à 37,6 % des hommes propriétaires de PME. Toutes choses étant égales par ailleurs, nous pourrions nous attendre à ce que les PME détenues par des femmes représentent une part plus importante des PME exportatrices, étant donné qu'elles sont plus scolarisées, et que les propriétaires davantage scolarisés ont une propension à l'exportation plus élevée; en conséquence, le niveau d'études des femmes propriétaires de PME est incompatible avec la sous-représentation des PME exportatrices qui  sont détenues par des femmes.

Comme le montre la figure 12, les PME détenues par des femmes représentaient une proportion inférieure à la moyenne des PME exportatrices parmi les entreprises dont les propriétaires avaient un baccalauréat ou au moins une maîtrise. Par conséquent, les PME détenues par des femmes ayant les plus hauts niveaux d'études étaient moins susceptibles d'être exportatrices malgré le fait que les propriétaires de PME très scolarisés sont plus susceptibles d'exporter. Pourtant, les PME détenues par des femmes ont réussi à s’imposer parmi les entreprises exportatrices dont les propriétaires avaient une éducation universitaire ou l’équivalent. Certains de ces résultats pourraient être liés davantage au secteur d’activité. Comme nous ne disposons pas d'informations sur le diplôme décerné (à savoir, dans quelle matière), une partie de l’explication pourrait résider dans le type de diplômes obtenus par les femmes, comparativement aux types de diplômes obtenus par les hommes.

3. Conclusion

Les statistiques descriptives tirées de l'Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises suggèrent que les caractéristiques des entreprises et des propriétaires ont un important rôle à jouer dans la détermination de la propension à l'exportation des PME. Comme nous l’avons indiqué dans la première section, les PME détenues par des femmes présentent de nombreux traits favorables communs à toutes les PME. En moyenne, les PME exportatrices détenues par des femmes étaient plus grandes et avaient des propriétaires avec un niveau d’études plus élevé et une plus longue expérience par rapport aux PME non exportatrices à propriété féminine. Les PME exportatrices détenues par des femmes étaient un peu plus susceptibles d'appartenir à des personnes nées à l'extérieur du Canada par rapport aux PME non exportatrices à propriété féminine. Enfin, les PME exportatrices détenues par des femmes sont actives dans des secteurs traditionnellement portés sur l'exportation dans une plus grande proportion que leurs homologues non exportatrices. Au total, les PME exportatrices détenues par des femmes observent des tendances semblables à ce à quoi nous devrions théoriquement nous attendre de la part d'entreprises exportatrices en général.

Néanmoins, les PME détenues par des femmes étaient sous-représentées parmi les entreprises exportatrices en 2014. Nous avons vu dans la deuxième section que les caractéristiques des entreprises et des propriétaires expliquent dans une grande mesure l'écart observé dans la représentation des femmes au sein des PME exportatrices. En moyenne, les PME détenues par des femmes étaient plus petites, étaient actives dans des secteurs moins portés sur l'exportation et avaient des propriétaires ayant une moins longue expérience par rapport aux PME à propriété masculine. Entre-temps, les femmes propriétaires de PME ont un niveau d’études plus élevé que leurs homologues masculins, ce qui devrait les rendre plus susceptibles d'exporter.

Même si cela peut ne pas être le cas dans d'autres contextes, il semble plausible qu’une PME canadienne moderne appartenant à des femmes ait tout autant la possibilité d'exporter qu’une entreprise à propriété équivalente ou à propriété masculine, compte tenu de ces caractéristiques. Il est toutefois possible que les PME détenues par des femmes soient confrontées à de plus grandes difficultés sur les marchés mondiaux ou qu’elles aient tout simplement moins envie de faire de l'exportation. En gardant à l'esprit que toutes ces caractéristiques des entreprises et des propriétaires sont intimement liées entre elles, il est impossible d'affirmer avec certitude qu’il existe véritablement un écart dans la participation des femmes sur les marchés d'exportation, en écartant tous les facteurs non liés au genre.

Au-delà des limites des données agrégées, il convient de signaler qu'il existe d'autres facteurs importants qui sont absents dans cette recherche. Le présent rapport met l'accent sur la propension à l'exportation, mais un autre aspect important à rechercher pourrait être l'intensité de l'activité internationale des entreprises. Par exemple, une analyse comparant la part des revenus provenant des exportations des PME détenues par des femmes et celles détenues par des hommes pourrait apporter un éclairage supplémentaire sur la nature de l’activité des PME détenues par des femmes dans l'économie mondiale. En outre, comme le secteur d’activité et la taille de l'entreprise ont un rôle important à jouer dans la probabilité d’être présents sur les marchés d'exportation, d'autres recherches pourraient se pencher sur la relation entre le choix du secteur d’activité et la croissance des entreprises selon le sexe du propriétaire. Néanmoins, il est clair que même s'il est relativement bon d'être une femme aujourd'hui au Canada, les femmes ont encore un long chemin à parcourir pour atteindre un niveau représentatif de participation à l'économie formelle. Cela inclut le fait d’acquérir une part représentative de l'ensemble des PME et des PME exportatrices. À cette fin, la recherche devra aller plus loin que l’activité sur les marchés d’exportation des PME détenues par des femmes et examiner plus globalement la participation des femmes dans le milieu des affaires.

Ouvrages de référence

Baldwin, J., & Gu, W. (2003). Participation aux marchés d'exportation et productivité du secteur canadien de la fabrication. Revue canadienne d’économique, 36(3), 634-657.

Johanson, J., & Vahlne, J-E. (1997). The internationalization process of the firm – A model of knowledge development and increasing foreign market commitments. Journal of International Business Studies, 8(1), 23-32.

Lileeva, A., & Trefler, D. (2010). Improved access to foreign markets raises plant-level productivity...For some plants. The Quarterly Journal of Economics, 125(30), 1051-1099.

Martineau, C., & Pastoriza, D. (2016). International involvement of established SMEs: A systematic review of antecedents, outcomes and moderators. International Business Review, 25(2), 458-470.

Mayer, T., & Ottaviano, G. (2008). The happy few: The internationalisation of European firms. Intereconomics, 43(3), 135-148.

Melitz, M. J. (2003). The impact of trade on intra-industry reallocations and aggregate industry productivity. Econometrica, 71(6), 1695-1725.

Orser, B. (2007). Les Canadiennes chefs d'entreprise, la recherche et la politique publique : une analyse documentaire. Université d’Ottawa, École de gestion Telfer. Tiré de l’adresse suivante : http://www.telfer.uottawa.ca/documents/pdf/other/ORSER-2007LitReview.pdf

Orser, B., Spence, M., Riding, A., & Carrington, C. (2010). Gender and export propensity. Entrepreneurship Theory and Practice, 34(5), 933-958.

Poggesi, S., Mari, M., & De Vita, L. (2016). What’s new in female entrepreneurship research? Answers from the literature. International Entrepreneurship and Management Journal, 12(3), 735-764.


Annexe

Article 1 : Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises

Selon Statistique Canada :

L'enquête a pour objectif de connaître les caractéristiques générales des petites et moyennes entreprises et de leurs activités de financement. Elle sert à recueillir des renseignements sur les types de financement par emprunt, par crédit-bail et par actions sur lesquels comptent les petites et moyennes entreprises (PME). De plus, l'enquête sert à recueillir des renseignements sur les tentatives récentes d'obtenir du nouveau financement. Elle sert aussi à recueillir des renseignements additionnels sur les circonstances qui influent sur la manière dont ces entreprises exercent leurs activités.

Les entreprises sont sélectionnées par Statistique Canada à partir de son Registre des entreprises. Elles sont choisies par échantillon aléatoire simple sans remplacement.

La population cible de l'enquête comprend des entreprises comptant entre 1 et 499 employés et ayant déclaré plus de 30 000 $ en revenus bruts. Elle exclut les sociétés sans but lucratif, les coentreprises et les organismes gouvernementaux. Les entreprises des classifications SCIAN suivantes sont exclues : services publics (22); finance et assurances (52); gestion de sociétés et d'entreprises (55); services d’enseignement (61); administrations publiques (91); location et location à bail de matériel automobile (5321); location et location à bail de machines et matériel d'usage commercial et industriel (5324); centres de soins ambulatoires (6214); laboratoires médicaux et d'analyses diagnostiques (6215); autres services de soins ambulatoires (6219); hôpitaux généraux et hôpitaux de soins chirurgicaux (6221); hôpitaux psychiatriques et hôpitaux pour alcooliques et toxicomanes (6222); hôpitaux spécialisés (sauf psychiatriques et pour alcooliques et toxicomanes) (6223); et services communautaires d'alimentation et d'hébergement, services d'urgence et autres secours (6242).

Il était facultatif de répondre à l’Enquête. L'enquête a été menée de février à mai 2015.

Suivant la restriction selon la taille de l’entreprise et d'autres critères (secteur d’activité, revenus bruts supérieurs à 30 000 $, etc.), l'échantillon de base était de 23 169 PME en 2014.

Pour obtenir des informations plus détaillées sur la méthodologie, voir les informations détaillées de Statistique Canada à l’adresse :

http://www23.statcan.gc.ca/imdb/p2SV_f.pl?Function=getSurvey&SDDS=2941 

Article 2 : Secteurs d’activité selon le SCIAN aux fins de l’Enquête de 2014

Groupe industriel*Codes SCIAN
Ressources naturelles11, 21
Construction23
Fabrication31-33
Commerce de gros41
Commerce de détail44-45
Transport48-49
Services professionnels et techniques54
Hébergement et services de restauration72
Autres services81
Santé, information et arts51, 53, 56, 62, 71

*Names have been abbreviated

Les noms ont été abrégés

Article 3 : Les femmes et les hommes propriétaires de PME sont aussi susceptibles d’être nés à l’étranger

Même si nous savons que les entreprises dont les propriétaires nés à l'extérieur du Canada sont légèrement plus susceptibles d'exporter que celles dont les propriétaires sont nés au Canada, les femmes et les hommes propriétaires étaient tout aussi susceptibles d'être nés à l'étranger.

En 2014, 24,9 % des femmes propriétaires de PME étaient nées à l'extérieur du Canada, comparativement à 23,3 % des hommes propriétaires de PME. Donc, plus des trois quarts des femmes et des hommes propriétaires de PME étaient nés au Canada en 2014. En conséquence, sur la base du lieu de naissance du propriétaire, les PME détenues par des femmes et par des hommes devraient avoir une propension à l'exportation semblable et le lieu de naissance du propriétaire devrait avoir peu d’incidence sur l'écart. En effet, environ 28 % des PME détenues par des femmes et par des hommes dont les propriétaires étaient nés à l'étranger ont exporté en 2014 (Figure A3).

 

Footnotes

Footnote 1

« Détenues majoritairement par des femmes » s’entend des entreprises dont au moins 51 % des propriétaires se désignent comme des femmes.

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Footnote 2

Les PME détenues par des hommes appartiennent dans une proportion de 50 % à 100 % à des personnes qui se désignent comme des hommes.

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Footnote 3

Les entreprises plus productives sont plus susceptibles d'exporter (Melitz, 2003 et Baldwin et Gu, 2003) et une fois actives à l'échelle internationale, les entreprises deviennent plus productives, voir Baldwin et Gu (2003). Lileeva et Trefler (2010) constatent que les usines canadiennes dont l’activité sur les marchés d'exportation a été favorisée par l'ALENA ont augmenté leur productivité de la main-d’œuvre, ont accru leurs activités d'innovation dans les produits, et ont affiché des taux plus élevés d'adoption de la technologie. Mayer et Ottaviano (2008) constatent que les entreprises européennes qui exercent des activités à l'échelle internationale offrent des salaires plus élevés.

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Footnote 4

Lire l’article 1 à l'annexe pour plus de détails sur les entreprises visées par l'enquête de 2014.

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Footnote 5

La théorie fondée sur les ressources qui est couramment utilisée relativement aux entreprises suggère que les PME ont besoin d'une capacité en ressources supplémentaires suffisante avant de pouvoir internationaliser leurs activités (Martineau et Pastoriza, 2016). Dans le contexte canadien, Orser et al. (2010) constatent que les PME exportatrices canadiennes sont plus grandes par rapport aux entreprises non exportatrices, compte tenu des autres caractéristiques pertinentes rattachées aux entreprises et à leurs propriétaires.

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Footnote 6

L’expression « propension à l'exportation » désigne simplement la proportion de l’ensemble des PME qui font de l’exportation. Par exemple, sur toutes les petites PME, 20,7 % ont fait de l’exportation en 2014, ce qui équivaut à la propension à l'exportation des PME de petite taille.

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Footnote 7

La taille est définie par le nombre d’employés.

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Footnote 8

Les micro-entreprises comptent entre 1 et 4 employés, les très petites entreprises ont entre 5 et 19 employés, les petites entreprises comptent entre 20 et 99 employés et les moyennes entreprises ont entre 100 et 499 employés.

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Footnote 9

Il convient de noter que, dans le présent rapport, les chiffres peuvent ne pas correspondre aux totaux en raison des erreurs d'arrondissement attribuables à l'utilisation de données agrégées.

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Footnote 10

Pour les PME, la décision d'exporter est en grande partie celle du principal propriétaire; par conséquent, les propriétaires scolarisés et expérimentés avec des personnalités orientées vers la croissance sont plus susceptibles d'exporter (Martineau et Pastoriza, 2016). L'éducation et l'expérience d'un propriétaire pourraient ne pas avoir le même lien direct vers l'exportation dans les grandes entreprises, où la décision d'exportation pourrait ne pas être uniquement celle du propriétaire.

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Footnote 11

L'erreur standard est trop élevée pour faire rapport directement, mais les valeurs relatives sont également valables en 2011, donc nous les avons reportées ici pour assurer l'exhaustivité.

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Footnote 12

Les secteurs sont définis selon le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN). Consulter l’article 2 en annexe pour une liste complète des secteurs utilisée dans le cadre de l’enquête de 2014.

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Footnote 13

La grande différence au chapitre de la part des entreprises exportatrices détenues par des femmes (16,0 %) et des entreprises non exportatrices détenues par des femmes dans le secteur manufacturier (2,4 %) se retrouve également chez les hommes. Il s’agit là d’un reflet de la propension à l'exportation très élevée dans le secteur manufacturier.

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Footnote 14

Les données sur les entreprises exportatrices et non exportatrices détenues par des femmes dans les secteurs de la construction et des ressources naturelles ont été supprimées par souci de confidentialité.

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Footnote 15

Voir Orser (2007) pour prendre connaissance d’un examen des ouvrages de référence.

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Footnote 16

Voir Poggesi, Mari, et De Vita (2016).

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Footnote 17

La croissance est calculée comme la croissance annuelle moyenne des ventes/revenus entre 2012 et 2014. Les entreprises à forte croissance ont affiché une croissance annuelle moyenne des revenus à la hausse de 20 % entre 2012 et 2014. Les revenus des entreprises de taille moyenne ont augmenté de 11 % à 19 %. Les revenus des entreprises à croissance lente ont augmenté de 1 % à 10 % par an. La croissance des revenus est auto-déclarée.

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Footnote 18

L’emplacement de l’entreprise et le lieu de naissance de son propriétaire, tout en étant inclus dans la section précédente, ne contribuent ni dans un sens ni dans l’autre à la sous-représentation des femmes parmi les exportateurs (du moins, au niveau bivarié). Tout d'abord, les résultats par emplacement ne sont pas cohérents d’une année à l’autre, et dénotent des écarts-type assez élevés; en conséquence, ils ne sont pas déclarés. Ensuite, la différence entre les PME détenues par des femmes et celles qui sont détenues par des hommes selon le lieu de naissance est négligeable et n'a aucune incidence sur l'écart. L’article 3 de l'annexe présente les statistiques concernant le lieu de naissance des exportateurs femmes et hommes, pour les lecteurs intéressés.

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Footnote 19

Les autres services comprennent les services de réparation et d'entretien, les services personnels et de blanchisserie, les services d'organisations religieuses, civiles, professionnelles et similaires, et les services aux ménages privés. Ils excluent l’administration publique.

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